À propos

Bertrand Garimbay

Enfant, je passe le plus clair de mon temps libre à démonter et remonter toutes sortes d’objets « pour en faire autre chose » au gré de mon imagination, c’est ainsi que je me dirigerai naturellement vers un métier technique.
Erreur…
Bien sûr la part de création de celui-ci me passionne, mais très vite elle n’est plus suffisante : trop technique pour être libératrice, et ne laissant qu‘une place infime à l’esthétique… la frustration grandit.
C’est ainsi qu’en 1999, l’envie de créer sans demi-mesure devient incontournable.
Depuis longtemps déjà je sens une attirance pour la sculpture : le besoin de se confronter à la matière, de donner du corps à l’imagination. Le travail de l’argile m’apporte cette liberté de création et c’est une révélation .

Depuis, je continue à travailler seul, l’argile reste mon matériau de prédilection car il me permet une grande liberté d’expression et beaucoup de spontanéité mais je m’essaie parfois à divers matériaux, diverses techniques depuis l’assemblage jusqu’à la fonderie de bronze, allant du figuratif à l’abstrait selon mon inspiration.

Créer une sculpture est pour moi un très grand plaisir, privilégié… C’est l’imaginer, puis la faire naître, et enfin l’apprivoiser. Trouver son âme, lentement, péniblement parfois, une communication silencieuse, toute en volumes, courbes et textures, pour à la fin ne laisser voir que la surface, l’enveloppe, résultat qui s’est nourri de cette relation et frontière d’échange avec votre regard.

Chaque pièce porte en elle une part de mon ressenti lors de sa création: un peu d’humour, de grâce, de poésie ou de délicatesse, des émotions que j’espère vous faire partager.

Toi non plus, tu ne vois pas tous mes combats. Et je ne sais pas si tu peux te représenter l’état de mon âme quand je songe que bientôt cette œuvre va être finie. Alors on l’emportera, on la dressera, on me fera quelques compliments, après quoi je reviendrai dans un atelier nu et vide, souffrant de tout ce qui dans mon œuvre est imparfait et que, vous autres, vous ne pouvez pas voir, et je serai dans mon âme aussi vide, aussi dépouillé que le sera mon atelier.

Extrait de NARCISSE et GOLDMUND
Hermann Hesse